La filière des musiques actuelles unie et mobilisée face aux défis d’un monde en mutation | SMA
Les adhérents du SMA se sont retrouvés en Congrès les 10 et 11 septembre à La Carène à Brest. Ce rendez-vous annuel pour la filière des musiques actuelles a une nouvelle fois rassemblé de nombreux·ses participant·es : plus de 300 adhérents ont répondu présents, illustrant la volonté de réfléchir collectivement aux réponses à apporter aux défis qui se posent à notre secteur. Nous remercions également nos nombreux partenaires qui nous ont accompagnés tout au long de ces deux journées intenses de discussions et d’échanges.
Après un premier temps statutaire de bilan de la saison écoulée, plusieurs ateliers se sont déroulés mardi après-midi afin de travailler ensemble autour de sujets d’actualités tels que : le devenir des SMAC à travers la présentation de l’Onde Courte du CNMLab, la mobilité des publics, l’intelligence artificielle et la création artistique, l’adaptation au changement climatique, l’impact des événements en plein air sur la biodiversité, la prévention des addictions en milieu professionnel, l’égalité professionnelle, les violences sexistes et sexuelles, les festivals face aux phénomènes de concentration...
Un débat collectif sur l’engagement face aux crises multiples
Le débat central de ce congrès, intitulé « Mobilisation : quelle implication de notre filière face aux défis actuels ? », a permis de poser un regard lucide sur les crises démocratiques, sanitaires, économiques, sociales et environnementales qui impactent durement le secteur des musiques actuelles notamment.
Grâce à une complémentarité d’acteurs et d’actions : politique, citoyenne, professionnelle, médiatique, militante, il est apparu déterminant de poursuivre cette mobilisation, unis, et de ne pas baisser les bras.
Une nouvelle gouvernance élue pour un mandat de deux ans
A l’occasion de ce congrès électif, les adhérents ont élu à l’unanimité un nouveau conseil national pour un mandat de deux ans. Ces nouveaux élu·es ont choisi à leur tour de confier la présidence du syndicat à Stéphane Krasniewski. Il est par ailleurs directeur-programmateur du festival Les SUDS, à Arles et était depuis 2020 vice-président du SMA. Il sera entouré pour ce nouveau mandat d’un bureau composé de 10 membres dont deux vice-présidents : Aurélie Thuot et Yann Rivoal (voir la composition complète).
Les adhérents ont rendu un hommage appuyé à Laurent Decès qui a occupé la présidence de notre organisation ces quatre dernières années avec un engagement, un sens du dialogue et une intelligence qui ont largement contribué à la dynamique de notre syndicat.
Des perspectives concrètes pour l’avenir
À l’issue du congrès, une conclusion claire s’est dégagée : face à un monde de plus en plus complexe, le SMA souhaite se mobiliser pour les défis sociétaux, bien au-delà des enjeux sectoriels. À travers des actions collectives et concertées, les adhérents entendent jouer un rôle de premier plan dans la construction d’un avenir plus équitable et plus désirable.
Ainsi le SMA et ses membres seront particulièrement vigilants et investis pour contribuer à l’écriture d’un récit commun en réponse à la progression des idées d’extrême droite, qui s’accompagne d’actes de censure et d’atteintes à la liberté de création et d’expression de plus en plus nombreuses.
En termes de transition écologique, là encore, le SMA poursuivra son action, notamment via les projets Déclic et REC, mais plus globalement en impulsant des changements d’usages pour un secteur plus durable.
La question économique était au centre des préoccupations, avec un appel à une prise de conscience de nos partenaires quant à la sévère dégradation des financements de notre secteur et une (ré)action dès 2025. En effet, l’inflation et la financiarisation portent atteinte aux modèles économiques des différentes typologies d’entreprises représentées au sein du SMA, et ce, alors même que nombre des structures que nous représentons se voient investis de missions d’intérêt général visant à consolider une filière fragilisée et à agir en profondeur sur les territoires.
Les participants ont également souligné l’importance de poursuivre la concertation au sein du Centre National de la Musique comme un levier essentiel pour la durabilité du secteur. Nous avons en effet la chance de bénéficier en France de ce système redistributif pour assurer la pérennité des différents maillons de la chaine de valeur, nous devons le conforter.
Enfin, nous poursuivrons notre action en matière de qualité de vie et de conditions de travail pour accompagner nos membres sur ce volet et contribuer à une meilleure attractivité des métiers de la musique notamment grâce au projet du Pacte EMMA.
Autant de chantiers dont les membres du SMA ont réaffirmé leur souhait de se saisir collectivement pour préserver et toujours mieux défendre l’intérêt général. Le contexte est complexe, mais notre détermination demeure intacte.
© Sebastien Durand