Fairly I Étude Impact social et environnemental des concerts et festivals

Analyse de l’étude produite par Bona Fidé, BMA-Impact[s] et Fairly (Grand Bonheur) en collaboration avec l’IFOP et grâce au soutien du CNM

Webinaire de présentation avec :
 Lucie Bouchet-Dahan : consultante indépendante, chargée de recherche, formatrice et modératrice du webinaire
 Samuel Jequier - Directeur Général Adjoint Bona fidé
 Maxime Faget - co-fondateur de BMA-IMPACT[S] et de FAIRLY

Ce document présente les résultats d’une étude réalisée par l’Ifop. Elle respecte fidèlement les principes scientifiques et déontologiques de l’enquête par sondage. Les enseignements qu’elle indique reflètent un état de l’opinion à l’instant de sa réalisation et non pas une prédiction.

MÉTHODOLOGIE
Étude réalisée auprès d’un échantillon de 432 personnes se rendant à des concerts ou des festivals au moins deux fois par an, issues d’un échantillon de 2004 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatif de la population française. Enquête réalisée en ligne du 2 au 4 août. Terrain Ifop.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 2 au 4 août 2023.

CHIFFRES CLÉS
83% des spectateur·ices régulièr·es de concerts et festivals jugent « qu’il est important que les organisateurs de spectacles musicaux progressent sur tous les enjeux RSE ».
72% considèrent que l’information du public sur ces enjeux RSE est souhaitable et utile.
55% des spectateur·ices régulièr·es de concerts et festivals déclarent que la prise en compte des enjeux RSE pourrait influencer leurs choix de concert, 9% « tout à fait », 46% « plutôt ».
64% du public se dit intéressé par une solution affichant un score RSE pour les concerts et festivals auxquels ils participent. Cette solution est souhaitée la plus détaillée possible (domaine par domaine) plutôt que condensée et résumée en une lettre sur le modèle du Nutri-score.
Une large majorité du public (55%) souhaite que l’information RSE des salles et festivals soit prioritairement disponible sur les sites de billetterie, lors de l’achat des billets.

SYNTHÈSE DÉTAILLÉE

L’enquête Bona Fidé réalisée pour Fairly montre que les préoccupations RSE se sont diffusées dans la société au point de concerner aussi aujourd’hui les événements et les festivals de musiques actuelles. Le public attend des organisateurs des efforts en la matière et une meilleure information. Les critères RSE pourraient même influencer le choix des spectacles auxquels on prévoit d’assister. L’étude confirme ainsi que la problématique de l’impact social et environnemental touche désormais pleinement le secteur de la culture.

La RSE des salles et festivals : un enjeu d’importance pour le public, et des actions concrètes plébiscitées

Les thématiques sociales et environnementales sont de plus en plus présentes dans les préoccupations des Français, et cela concerne aussi les concerts de musique actuelle. Une large majorité (83%) des personnes se rendant au moins deux fois par an à des spectacles musicaux ou des festivals considèrent ainsi qu’il est « assez » (53%), voire « très » important (30%) « que les organisateurs s’engagent à communiquer et à progresser sur les enjeux RSE ». On ne relève que 17% d’avis contraires.

La sensibilité aux critères RSE décroît un peu avec l’âge (93% de jugements « importants » chez les moins de 35 ans pour 79% chez les 35 ans et plus) et, en termes de catégories professionnelles, est un peu plus élevée au sein des professions intermédiaires (87%) que pour les catégories supérieures (83%) ou populaires* (82%).

(*Catégorie rassemblant employés et ouvriers dans l’étude. )
C’est plus anecdotique mais on observe aussi sur cette question un clivage politique assez net, avec plus de 90% des sympathisant·es de gauche ou de la majorité présidentielle qui jugent la prise en compte des critères RSE « importante », pour « seulement » 76% chez les proches du RN et 57% chez les sympathisant·es de droite (Les Républicains).

PERCEPTION DES ENJEUX PAR LE PUBLIC

Il a été proposé au public sondé de se prononcer sur sa perception des enjeux prioritaires et des mesures à apporter. En matière de RSE, le public des concerts et des festivals place en tête des priorités :

« le tri sélectif des déchets » (moyenne « d’importance » de 7,9/10) et « la mise en place d’infrastructures adaptées aux personnes handicapées » (7,8/10).
Un cran en dessous, on encourage également « la limitation, voire l’interdiction du plastique » (7,1), « l’utilisation des énergies renouvelables pour l’alimentation des équipements électriques » (6,9), « la promotion des mobilités douces pour accéder aux sites (navettes, covoiturage) » (6,8), « une restauration locale et bio » (6,7).
Un peu plus en retrait dans la hiérarchie mais toujours souhaitée par la majorité des amateur·ices de concerts, on se préoccupe aussi « du caractère inclusif des lieux pour les publics » (6,5), « de la nécessité d’une transparence sur la gouvernance et les financements des structures de production des concerts » (6,4), « de la parité et l’inclusivité au sein des équipes de production et des programmations artistiques » (6,3).
L’idée d’assister à une version plus sobre du concert divise un peu plus : « la limitation des jeux de lumière, des écrans, l’utilisation de leds » arrive en dernière position parmi les mesures proposées. Ceci dit, elle est tout de même jugée importante par les publics (avec une moyenne de 5,9/10).

Une forte demande d’information sur les engagements RSE et un intérêt manifeste pour des solutions permettant d’afficher un score RSE pour les salles et festivals

Près de trois quarts des spectateur·ices interrogé·es (72%) jugent « qu’il serait utile que le public soit spécifiquement et précisément informé des engagements de l’organisation en termes de RSE ». On relève la même distribution des réponses que pour la sensibilité aux critères RSE, avec une demande d’information plus intense chez les plus jeunes (81% chez les moins de 35 ans), les professions intermédiaires (80%), les sympathisant·es de gauche (81%).

Cette demande d’information n’est pas anodine, tant « elle pourrait influencer le choix de concerts et festivals auxquels on assiste », pour plus d’un spectateur sur deux (55%). En bémol, l’item modéré -influencerait « plutôt », 46% – prend le pas sur l’item plus radical -influencerait « tout à fait », qui concerne tout de même 9% des spectateur·ices, soit près d’un·e sur dix.

En conséquence, les deux tiers des amateur·ices de musiques actuelles se déclarent aujourd’hui intéressés par une solution affichant un score RSE pour les concerts ou festivals auxquels iels assistent. Iels privilégient nettement une solution présentant une information de manière « la plus détaillée possible, domaine par domaine », qu’une solution condensant et résumant l’information en une lettre, sur le modèle du nutri-score.

OÙ TROUVER CETTE INFORMATION ?

Enfin, selon les spectateur·ices, l’espace le plus cohérent pour consulter cette information serait :
« directement sur les sites de billetterie » (53%),
Plutôt que :
« sur un site internet dédié et référençant toutes les propositions de concerts partenaires » (23%)
« dans les salles de concerts » (12%),
où « via une application à télécharger » (11%).
A noter que les plus jeunes sont un peu plus nombreux·ses à privilégier l’application (19% chez les 18-24 ans, 16% chez les 25-34 ans).

FOCUS LA SOCIOLOGIE DU PUBLIC DES CONCERTS ET FESTIVALS DE MUSIQUE EST REMARQUABLEMENT INTERCLASSISTE

Au-delà de l’importance accordée aux critères RSE, l’enquête dévoile une sociologie inédite du public des concerts et festivals de musique actuelle.

Un peu plus d’un·e Français·e sur cinq (22%) assiste à un événement de musiques actuelles au moins deux fois par an. On recense parmi elleux presque autant de femmes (49%) que d’hommes (51%), un tiers (33%) de « moins de 35 ans » pour deux tiers de plus âgés (28% dans la tranche 35-

49 ans, 25% dans la tranche 50-64 ans, 15% de plus de 65 ans). Le public se compose aux deux tiers d’actif·ves, équitablement répartis entre catégories « supérieures » (23%), professions intermédiaires (20%) et catégories populaires (25%), et d’un tiers d’inactif·ves (dont 18% de retraités).

Plus globalement, il est étonnant de constater à quel point les concerts et les festivals de musique actuelle touchent un public large et diversifié. Il est rare que des activités concernent ainsi des proportions équivalentes de Français dans toutes les catégories de populations. Parmi celleux qui se rendent à au moins deux concerts par an, on recense ainsi 23% de bac +5 et plus, 22% de diplômés du 1er cycle, 19% qui se sont arrêtés au baccalauréat, 17% de CAP/

BEP, 19% de non diplômés. À titre de comparaison, une étude réalisée en 2012 pour le Théâtre de la Ville (Paris) dévoilait un public nettement moins hétérogène, avec deux tiers (63%) de spectateur·ices « bac +5 et plus ».

Malgré l’inflation et le prix des places, le constat est le même lorsqu’on s’intéresse aux revenus, avec 15% de spectateurs réguliers dans la catégorie la plus aisée (plus de 2500€ par mois), 19% pour la classe moyenne supérieure, mais aussi 28% dans la classe moyenne inférieure, 20% dans la catégorie modeste et 12% catégorisés « pauvres » par l’Insee (moins de 900€ par mois). Toutes les couches sociales sont représentées. A noter qu’on ne constate pas de différence significative dans la sociologie des 12% de « fans » qui assistent à au moins 3 concerts par an.

L’intégralité de l’étude est à retrouver > ICI <

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